On apprend aujourd’hui 11 juin la mort du grand écrivain. Je donne ici la traduction de quelques éloges aussitôt parus dans les grands quotidiens britanniques. Je garde le souvenir d’un être charmant croisé à Antibes et à Paris. Il y descendait à l’Hôtel Voltaire, en compagnie de Baudelaire et Wagner, et sortait d’un sac, tel le capitaine Haddock, une bouteille d’excellent pur malt dont il vous régalait après avoir demandé deux verres au barman. Lecteur incomparable des traductions de ses ouvrages, il en renvoyait les manuscrits depuis Kardamylè, voisine de Sparte et mentionnée par Homère, ornés de dessins, d’explications et de commentaires. Il s’enchantait que j’aie utilisé le mot « raidillon » qu’il disait n’avoir plus lu depuis Proust. Son ombre flotte jusque dans la bibliothèque fondée par Duff Cooper à l’ambassade d’Angleterre à Paris, puisqu’il en rédigea la frise latine à l’intention des visiteurs en 1958 avec André de Staercke - l’ambassadeur était alors Gladwyn Jebb, le beau-père de Hugh Thomas :
AD FRANCOS FELICITER LEGATUS TACITAE LIBRORUM AMICITIAE HUNC LOCUM DEDICAVIT DUFF COOPER UT LECTORES INTER AMICOS SUOS NUMERARET SALVE AMICE ET LEGE.