Guillaume Villeneuve, traducteur
Accueil > Extraits > XXe siècle > Donald Kagan > L’éducation athénienne

L’éducation athénienne

dimanche 27 avril 2008, par Guillaume Villeneuve


L’éducation traditionnelle de la jeunesse athénienne était pratique et éthique plus qu’intellectuelle. L’exercice physique préparait les garçons aux épreuves athlétiques, partie intégrante des fêtes religieuses de la cité et des compétitions panhelléniques et les mettait en condition de servir comme soldats, quand ils auraient atteint l’âge de 18 ans. L’instruction musicale les familiarisait avec le chant, la lyre et un instrument semblable au hautbois, l’aulos ; surtout, il s’agissait d’apprendre le corpus poétique traditionnel, essentiellement les épopées homériques. Il s’agissait là aussi d’un enseignement pratique car, chaque année, des milliers de garçons et d’hommes athéniens se mesuraient dans les chœurs des fêtes religieuses. En outre, les soirées de banquets, les symposia, qui formaient le cœur de la vie sociale aristocratique, s’achevaient par les chansons des convives.

La partie la plus importante de l’éducation traditionnelle consistait à apprendre les chants de l’épopée d’Homère, dont l’œuvre était à la fois la fontaine de sagesse et le modèle du comportement grec. C’est chez lui que les élèves trouvaient les enseignements moraux les plus clairs. Protagoras, l’un des grands maîtres d’une époque ultérieure, le rappelle dans le dialogue platonicien qui porte son nom. Les élèves lisent et apprennent les ouvrages des poètes, qui renferment “nombre de préceptes, nombre de récits et d’éloges et de panégyriques des grands hommes d’autrefois, afin que, pris d’émulation, ils les imitent et s’efforcent de leur ressembler”. Jouer de la lyre leur apprend la maîtrise de soi ; puis ils étudient les poètes lyriques et écoutent leurs vers mis en musique, afin qu’ils “gagnent en douceur, en rythme et en harmonie, et soient ainsi mieux préparés à la parole et à l’action, car toute la vie de l’homme a besoin de nombre et d’harmonie”. Ils font de la gymnastique pour ne pas être “contraints à la lâcheté par la faute d’une faible constitution, à la guerre ou en toute autre occasion” (325a-326c).

Extrait de Périclès, Tallandier, pp. 42-3.


Mentions légales | Crédits