Aux yeux des Mexica, le spectacle des Castillans en route ne pouvait qu’être terrifiant. Les informateurs de Sahagún se rappelaient comment ils arrivaient tous ensemble en masse, « en soulevant la poussière. Leurs lances de fer, les hallebardes de fer scintillaient de loin, leurs épées de fer ondulaient comme un ruisseau […] » Leurs cottes de maille et leurs casques tintaient. Et certains ne portaient que du fer, ils chevauchaient comme transformés en fer, « rayonnants, d’où la stupéfaction causée, » ils suscitaient une grande peur (…) « Et leurs chiens allaient à l’avant. Ils les précédaient. Ils étaient à l’avant-garde, menaient le convoi. Ils venaient en tête. Ils arrivaient haletant, » le nez en l’air, les narines distendues, l’écume dégoulinant de leurs gueules. [1]
La conquête du Mexique, Paris 2011, p. 345.
[1] FC, xii (1ère éd.), 30. J’ai tenu compte de la traduction de ce passage in León-Portilla [4, 33], 81 et Sahagún, II, 965.