Guillaume Villeneuve, traducteur
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MARMOR ET NOBILIS

jeudi 11 novembre 2010, par Guillaume Villeneuve


Je m’appuie contre le mur
tout en parlant à la Mère Prieure :
non par arrogance mais manque de foi
en moi-même.
Vous n’êtes pas mon ancêtre
ni ne suis-je vous
noble Romain.
Votre visage est ridé, ses joues sont creuses.
Vos oreilles sont décollées
car la surdité vous guette ;
les propos des esclaves vous échappent
et les citations grecques.
Si vous traversez à pied Subure
à la recherche d’un dernier livre
vous n’entendez plus les moustiques
ni ne sentez même leurs piqûres.
Et quel nez patricien vous avez !
Il a tout senti, il a presque tout dédaigné
- car vous avez beaucoup jugé -
il vous reste l’odeur glacée de ce ciel bleu
à l’heure de rejoindre vos pères :
mais vous êtes encore debout
avec ce sourire bien caché !
Et Bruckner n’est pas une si mauvaise musique
pour vous décrire.

circa 1981


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