Guillaume Villeneuve, traducteur
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Sybaris et les Sybarites

samedi 26 avril 2008, par Guillaume Villeneuve


Dans le golfe de Tarente se trouvait la ville grecque de Sybaris, dont les citoyens ont légué à la postérité leur nom, synonyme de volupté. Ils décernaient, disait-on, des couronnes d’or à leurs cuisiniers et leur rendaient les mêmes honneurs pour avoir confectionné un bon repas qu’aux chorèges ayant monté les tragédies primées. Ils apprenaient à danser à leurs chevaux, ce qui leur valut une fois de perdre une bataille lorsque l’ennemi joua des airs de flûte qui attirèrent les bêtes dans leur propre camp. Ils festoyaient la nuit et dormaient le jour, ce qui les incita à créer la première législation condamnant le tapage diurne ; les coqs eux-mêmes étaient interdits de séjour dans la ville.

Fondée vers 720, Sybaris fut détruite à plusieurs reprises lors de guerres avec ses voisins. Peu après la paix de Trente Ans, en 445, les Sybarites, derechef vaincus et sans logis, tentèrent de reconstruire leur ville. Cette fois, ils demandèrent de l’aide à chacune des cités principales de l’Hellade, invitant Sparte et Athènes à s’associer à la nouvelle fondation. La plupart des colonies grecques étaient envoyées à la recherche de nouveaux territoires, afin de soulager la pression démographique sur la métropole, trop pauvre en terres cultivables. Certaines étaient installées en vue d’établir de profitables comptoirs.

Extrait de Périclès, Paris, 2008, p. 162


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