Guillaume Villeneuve, traducteur
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SUR UNE PENSÉE D’AUGUSTIN

vendredi 29 juin 2007, par Guillaume Villeneuve


Est-il possible d’écrire
devant une et une seule orchidée
ou une jeune femme
qui porte la main à ses cheveux
seule sur le canapé opposé -
le sang paraît s’arrêter
à mi-chemin de mes jambes,
s’arrêter à hauteur de mon cœur
qui bat mais ne vit pas -
et Horace se moque avec raison
du buveur d’eau que je suis,
dont les pensées tourbillonnent
dans de prosaïques remous
incapables d’une chute aiguë
comme celle des feuilles mortes
qui balaient telles des lances
l’ocre du tennis à mes pieds ;
est-il possible de louer
Dieu, mon Dieu
en cette cité terrestre
où la mendiante paraît maudire
où l’apparence égare
et je le sais mais m’en contente,
comme ce pauvre petit chien
un rescapé vu hier
- le premier depuis un mois -
qui trotte et trotte
par tous les stades de l’inconscience ?

Mandarin, Hong-Kong, septembre 1985


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