Guillaume Villeneuve, traducteur
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LA PARHÉLIE DE BRUTUS

vendredi 29 juin 2007, par Guillaume Villeneuve

vedi come si storce e non fa motto Inf., XXXIV


Ici, sur ce pont où le thé
guide mon regard vers le ciel
juste vers le soleil,
où l’invisible gaze
de la brume estompe
tout ce qui n’est pas
notre navire
- et le vent jaillit comme un fauve
dans mon dos
j’aimerais fixer
pour tous les siècles
la neuve blondeur de la jeunesse
- et que restent rouges mes mains
tandis qu’une religieuse
meut par à-coups
sa tête de mouette
de l’autre côté du hublot,
j’aimerais exciter l’indulgence,
revêtir qui me lit
de l’orgueil d’Apollon
réduit en servitude pour un an ;
et je souhaite pour moi
d’aussi claires pensées que les siennes,
une tête froide
et des yeux brillants :
 
les yeux verts et vifs
d’un garçon brun
courant sur la neige
quand je n’ai du conspirateur
que l’amertume,
sans les sarcasmes qui le stimulent
- il croit racheter le temps -
ni la parhélie qui le glace.
 
En Mer du Nord, le 8 août 1984

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