Guillaume Villeneuve, traducteur
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Pour une quatrième de couverture

mercredi 18 mai 2016, par Guillaume Villeneuve


On trouvera ici la peinture du quotidien, chaque jour plus dégradé, d’un peuple prisonnier sur sa propre terre, au vu et au su de la planète entière, au mépris d’une très ancienne résolution de l’ONU, jamais exécutée (242). Malgré toute sa sagesse, l’auteur ne peut cacher sa colère. Ce ne sont pas seulement les simples actes de la vie qui sont sans cesse menacés : parti en voyage pourra-t-il rentrer chez lui, bien qu’il ait tous ses papiers ? Que veut dire chez soi pour un Palestinien chrétien originaire de Jaffa, chassé à Ramallah en 1948 ? Quel est le prix d’une maison palestinienne enclavée dans le Mur obscène ? Que peut un berger, un paysan, quand il finit par vivre dans un camp, en Cisjordanie ou à Gaza, sans pouvoir faire paître ses bêtes ni récolter ses olives ? Que vaut un membre de la race inférieure, vivant dans la terreur quotidienne de l’occupation ? Et l’on se rappelle tout à coup que les Palestiniens forment la première communauté de réfugiés au monde ...

Raja Shehadeh, en avocat qu’il est, soucieux des fondements du droit, nous démontre qu’il ne peut exister ni paix ni justice quand on survit dans l’état d’urgence permanent et l’arbitraire administratif… Comment le lecteur français ne verrait-il pas qu’une impitoyable Némésis vient nous infliger le résultat de soixante-dix ans de lâcheté ou d’indifférence ? Avec, après, les réfugiés palestiniens, chrétiens et musulmans, déferlent les millions de ceux qu’ont suscités nos guerres coloniales, cent ans tout juste après l’entente secrète Sykes-Picot. Et ce sont les droits démocratiques arrachés par la Révolution que nos élus mettent ces jours-ci en pièces dans nos propres sociétés.

Dans sa préface, écrite après les révolutions du monde arabe, Raja Shehadeh nous presse de comprendre que nous ne pouvons rien attendre que de nous, pour la Justice, ici comme en Palestine.

Guillaume Villeneuve (mars 2016)


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