jeudi 29 mai 2014, par
14 juillet 2011
Quand je lis comment les colons lancent des insultes aux officiers de l’armée israélienne, je me rends compte qu’ils utilisent désormais contre d’autres Israéliens une tactique dont ils se servaient contre nous. Cela confirme ce que prédisent beaucoup de gens : s’ils n’ont plus les Arabes pour ennemis, les Israéliens s’étriperont bientôt les uns les autres. De fait, cette lutte intestine a commencé, qui aboutira à leur dislocation. Ils commettent un crime et s’empressent ensuite de se plaindre, à l’imitation du proverbe arabe Darabni wa baka, sabaqni wa shtaka [C’est lui qui m’a frappé et pourtant, c’est lui qui a pleuré et m’a précédé pour se plaindre]. Les colons ont brûlé des centaines de dunums d’oliveraies palestiniennes. Quand l’armée est venue inspecter, les colons lui ont lancé des pierres et font censurer tout rapport sur l’incident. L’armée israélienne cède en permanence aux pressions de l’extrême-droite. Ce sont aussi les tactiques utilisées par le lobby sioniste aux États-Unis.
Les colons prétendent à présent que le commandant de la division a un préjugé contre eux et que c’est un homme de gauche. Ils l’ont comparé à Adolf Eichmann et brandissent des pancartes devant chez lui. Les invectives les plus bizarres et les plus contradictoires peuvent sortir des bouches de colons en colère.
Extrait de Journaux d’occupation, Paris 2016.