Guillaume Villeneuve, traducteur
Accueil > Extraits > XXe siècle > Hugh Thomas > La Conquête du Mexique > La cupidité des Castillans

La cupidité des Castillans

dimanche 26 février 2012, par Guillaume Villeneuve


Sitôt entrés sur leur territoire, les Castillans rencontrèrent une nouvelle délégation de Montezuma, conduite par un noble du nom de Tziuacpopocatzin. L’empereur lui avait ordonné de s’habiller comme lui et de jouer son rôle. Il semble avoir vaguement espéré que les étrangers se retireraient une fois qu’ils auraient vu l’objet de leur curiosité, c’est-à-dire lui-même, pensait-il. [1] Il était suivi par certains des magiciens auxquels l’empereur avait naguère fait confiance. Il apportait en outre des présents : des banderoles d’or, des plumes de quetzal, des colliers d’or. Les Castillans furent heureux de les recevoir. Les sources de Sahagún décrivent leurs réactions. Lorsqu’on leur donna les cadeaux, ils « semblèrent sourire, se réjouir à l’excès. Tels des singes, ils se jetèrent sur l’or. On eût dit à ce moment qu’ils étaient satisfaits, repus et réjouis. Car en vérité, ils avaient une soif d’or irrépressible, ils s’en goinfraient, ils en étaient affamés et le désiraient comme des porcs. Ils ne cessaient de faire bouger la banderole et se la montraient tout en jacassant. Ils ne faisaient que baragouiner (…) » [2]

La conquête du Mexique, Paris, 2011, p. 348.

Notes

[1Sahagun, éd. Cline, p. 61.

[2FC, vol. XI (1ère éd.), p. 31. Les Grecs pensaient que les langues des étrangers ressemblaient à des « pépiements d’oiseaux ».


Mentions légales | Crédits